Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 11:05

 

 

 

La xénophobie d’Etat a temporairement isolé le pouvoir français, même dans l’Union européenne. L’extrême droite applaudit au fond, mais réclame « davantage d’actions que de paroles »… Amplifions les résistances !

Les chiffres sont sans appel : pas moins de 66 % des Françaises et Français, interrogés par l’institut BVA, pensent que les positions du gouvernement de droite « se rapprochent » aujourd’hui de celles du Front national. C’est l’enseignement le plus frappant d’un sondage, dont les résultats ont été rendus publics le 23 septembre dernier. La droite, en effet, se radicalise idéologiquement : après le « débat sur l’identité nationale » de l’hiver 2009/2010, maintenant la surenchère nouvelle contre certaines minorités (Roms et « Gens du voyage ») et l’offensive démagogique sécuritaire de l’été 2010.

Le constat d’un « rapprochement » entre cette droite qui se durcit et l’extrême droite, en embuscade, va de pair avec une certaine tendance à la banalisation – de fait – du FN. Ainsi, selon ce même sondage, 42 % des personnes interrogées jugeraient que le FN est « un parti comme un autre » (un chiffre en forte hausse), même si 57 % défendent toujours l’avis contraire. Certes, cette apparente « normalisation » du parti d’extrême droite n’est pas – en bonne partie – le fruit d’une volonté de voir le FN davantage intégré au jeu politique institutionnel. 81 % des interrogés refusent ainsi, encore et toujours, l’entrée de « personnalités du FN » dans un gouvernement. La tendance à avoir une vision banalisée du FN est plutôt le produit de l’observation, que la droite UMP elle-même va désormais très loin dans l’adoption de politiques autoritaires, xénophobes, racistes.

Quant à nous, nous considérons qu’il est toutefois impératif d’affirmer et réaffirmer que l’extrême droite, à héritage fasciste (héritage qu’elle actualise et remet aux couleurs d’aujourd’hui en permanence), n’est pas et ne sera jamais une force politique « comme les autres ». D’autant plus, à l’heure où l’un des deux candidats à la présidence du FN – Bruno Gollnisch – a pour « coordinateur de campagne » un certain Yvan Benedetti… le même qui s’était fait remarquer en juin 2010 en louant le célèbre faux antisémite des « Protocoles des Sages de Sion » (qui avait inspiré les idéologues du nazisme historique) comme « un document prémonitoire ». Même si sa rivale Marine Le Pen poursuit une autre stratégie - considérant toute référence ouverte au fascisme historique, au nazisme, à l’antisémitisme explicite comme une perte de temps (l’avenir ne se conquérant pas avec les recettes du passé) -, on voit bien qu’il n’existe aucune vraie rupture entre le FN et les pires phénomènes politiques du 20e siècle. Marine Le Pen n’a d’ailleurs jamais condamné idéologiquement son rival et ses soutiens, affirmant même qu’elle ferait volontiers de Gollnisch son vice-président, en cas de victoire (offre rejetée par celui-ci) ; et voit une différence simplement dans le fait qu’elle « veut prendre le pouvoir ». Alors que Gollnisch se contenterait, selon elle, d’être « une autorité morale » au lieu d’être « un général » capable de galvaniser ses troupes.

Aucune indulgence ni aucune banalisation pour l’extrême droite sous forme du FN, donc. Cela n’empêche que le mal du racisme, de la xénophobie, de l’autoritarisme – loin d’appartenir uniquement au seul FN – peut parfaitement être porté et diffusé par d’autres. Notamment par la droite sarkozyste, au pouvoir. Ce mal, s’il n’est pas combattu (avec succès) et obligé de reculer, ronge la société. Et son avancée risque de conduire à des maux toujours plus grands et plus importants. « Surenchère sécuritaire : L’extrême droite veut récolter ce que sème Monsieur Sarkozy », tel avait été le titre à la « Une » du journal « Le Monde » daté du 15 août 2010.

Avant de publier ce numéro, le quotidien du soir avait interrogé une dizaine de secrétaires départementaux du FN sur leur vision de l’offensive idéologique « sécuritaire » de juillet/août 2010. Tous, ils défendaient l’opinion que celle-ci n’allait finalement profiter qu’à leur propre parti, dont les thèses se verraient ainsi officiellement validées, normalisées. Alors que Nicolas Sarkozy – selon eux – « fait tomber les tabous » et « brise la glace » en faveur des thèses du FN, il ne pourra (toujours selon eux) jamais vraiment appliquer la « bonne » politique. Parce qu’il y a l’Europe, parce qu’il existe des garanties juridiques, parce qu’il y a des conventions sur les droits de l’homme auxquelles la France est liée… (Alors que le FN – semblent-ils dire du même mouvement – piétinerait allègrement tout ça, une fois au pouvoir, bien entendu.)

En attendant, même si elle ne va jamais « assez loin » aux yeux du FN (ou en tout cas suivant sa rhétorique), la politique de Nicolas Sarkozy a récemment suscité des critiques. Pendant quelques semaines, l’affaire a même pris les allures d’une mini-crise internationale, quoiqu’elle ait été plutôt de l’ordre du symbolique. Il faudrait remonter à la guerre d’Algérie ou, au moins, aux essais nucléaires de Muroroa pour retrouver – dans l’Histoire récente – des critiques aussi virulentes contre la politique française, prononcées dans des enceintes internationales.

Relatif mais réel isolement international

 

Le pape et Fidel Castro, la Commission européenne de Bruxelles et le Conseil de l’Europe : de nombreuses voix, sur le plan international tout autant que sur le plan intérieur français, ont critiqué la politique officielle de la France, ces dernières semaines.

La tonalité des critiques pouvait, certes, fortement varier. Si Benoît XVI a préféré s’exprimer de façon très cryptée, demandant au gouvernement français de savoir « accueillir l’humanité dans sa diversité » sans être plus explicite, Fidel Castro a – au contraire - défrayé la chronique par une déclaration en tape-à-l’œil (parlant d’un « nouvel Holocauste racial », terminologie vraiment inappropriée). L’archevêque de Toulouse a donné lecture, devant 4.000 pèlerins à Lourdes, d’une lettre de son prédécesseur datant de 1942, mettant l’accent sur le passage : « Ils font partie de l’humanité ». Dans l’original, il était question des juifs persécutés, mais l’ecclésiastique évoquait les Roms en 2010. Il a néanmoins précisé qu’il ne voulait pas mettre sur un plan d’égalité, le sort des juifs pendant la Seconde guerre mondiale (déportés pour être poussés dans des chambres à gaz à l’arrivée) et des Roms d’aujourd’hui (déportés mais non pas assassinés).

La politique française fut notamment critiquée parce qu’elle renvoie massivement des Roms (surtout) vers la Roumanie et la Bulgarie, et démantèle les campements de fortune où il s’étaient installés ; toutes ces mesures étant accompagnés d’un discours guerrier qui évoque une « guerre nationale contre la délinquance » et qui ethnicise la prétendue « insécurité ».

Insécurité qui est, certes,  réellement ressentie par une partie non négligeable des Françaises et Français ; mais dont le pouvoir omet totalement de nous dire que l’angoisse ayant (surtout) des causes sociales et économiques, la peur de l’avenir qu’elle engendre, l’absence de solidarité ressentie par de nombreux habitants de ce pays en sont les facteurs majeurs. Selon la propagande du pouvoir, au contraire, l’ordre dominant n’est pas à remettre en cause ni même à discuter, mais les Français devraient avoir peur des personnes à origine douteuse… qu’ils devraient soupçonner de poursuivre des intentions troubles contre le brave peuple autochtone.

Logique d’ethnicisation 

Cette campagne a d’ailleurs pris des allures de véritable punition collective à l’encontre d’un groupe « ethnique » : elle a démarré après les événements de Saint-Aignan, village dans la région Centre où - le 18 juillet 2010 - de violents incidents avaient opposé des « Gens du voyage » à la gendarmerie nationale. Ils avaient été déclenchés par la mort d’un jeune du groupe, Luigi Duquenet, âgé de 21 ans, tué par un gendarme l’avant-veille. Les forces de l’ordre ont prétendu avoir agi en « légitime défense », puisqu’une voiture aurait tenté de forcer un barrage dressé par la gendarmerie. Cependant la thèse de la « légitime défense » a pris l’eau, et les autorités judicaires ne semblent plus y accorder beaucoup de crédit ; puisqu’elles ont annoncé début septembre que le gendarme - auteur des coups mortels - sera bientôt mis en examen.

Suite aux dégradations causées par un groupe de « Gens de voyage » en réaction à cette mort violente, Nicolas Sarkozy avait convoqué un « sommet » à l’Elysée qui a eu lieu le 28 juillet dernier. C’est là qu’il a annoncé des mesures frappant à la fois les « Gens du voyage » (sous forme de démantèlement de campements illicites, alors qu’entre 50 % et 75 % des communes ne respectent pas aujourd’hui l’obligation de proposer des aires de stationnement légales, créée par la Loi Besson en 2000) et les Roms ; le tout au nom de la lutte contre la délinquance et l’insécurité. Or, ces deux groupes n’ont quasiment rien à voir entre eux, si l’on excepte des lointaines origines communes et certains éléments culturels. Les « Gens du voyage » sont issus d’un groupe d’origine tzigane (auquel se sont ajoutés au fil du temps de nombreux commerçants itinérants, ne partageant pas les mêmes origines) installé en France depuis le 15e siècle. Les Roms, venant du Sud-Est de l’Europe et notamment de la Roumanie et la Bulgarie - ainsi que des pays de l’ancienne Yougoslavie - depuis une vingtaine d’années, sont, en revanche, des immigrés nouveaux qui fuient la misère et les lourdes discriminations dans leur pays d’origine. Le seul dénominateur commun entre ces deux groupes est une (prétendue) appartenance « ethnique ». Une vision bien « raciale » de la société, que celle qui les mélange… dans une même série d’annonces de mesures sécuritaires !

Le, tristement célèbre, discours de Grenoble

Ce catalogue d’annonces, publiées sur un ton vengeur et guerrier, a été doublé par le désormais fameux « discours de Grenoble » prononcée par Nicolas Sarkozy à Grenoble, le 30 juillet dernier. Au centre de ce discours, est placé le nœud liant prétendument les problématiques de la délinquance, de l’immigration ainsi que celle de l’acquisition de la nationalité française par des ressortissants étrangers. « 50 ans d’immigration insuffisamment régulée », déclara Nicolas Sarkozy, auraient engendré criminalité et « insécurité ». La mesure-phare du discours étant la déchéance de la nationalité française pour certains délinquants français « d’origine étrangère » (ce dernier terme étant extrêmement vague et juridiquement insignifiant) ; en l’occurrence, la mesure doit frapper les individus ayant tué ou tenté de tuer une « personne dépositaire de l’autorité publique ». Soit un policier, un gendarme, un militaire ou encore une enseignante, une conductrice de bus ou une avocate, suivant la liste annoncée.

Dans la version juridique qui sera finalement proposée au vote du parlement – courant octobre 2010, la mesure ayant été intégrée à la future « loi Besson » sur l’immigration comportant d’autres durcissements de la législation -, cette proposition est concrétisée. La déchéance de nationalité concernera ainsi toute personne ayant acquis la nationalité française depuis dix ans au maximum, et qui a commis un tel acte. (Jusqu’ici, la déchéance de nationalité était possible pour les individus naturalisés depuis dix ans au maximum, condamnés pour « actes terroristes » ou « haute trahison ». Il s’agira ainsi d’étendre ce mécanisme à d’autres catégories de personnes. Dans sa forme actuelle, la disposition a jusqu’ici concerné peu de monde dans la pratique. Il y a eu une trentaine de cas depuis 25 ans, et aucun depuis 2006.)

Par la suite, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux avait proposé, courant août 2010, d’étendre (encore) ce mécanisme du retrait de la nationalité française à toute une série d’autres catégories de personnes ; dont les Français d’origine étrangère vivant dans une situation de « polygamie de fait ». Autrement dit, des hommes n’étant pas mariés avec plus d’une femme, mais vivant « de fait » ensemble avec plusieurs personnes dans une situation quasi-matrimoniale. Le souci étant, bien entendu, que soit cette situation - qui relève par définition de la sphère intime - est le plus souvent totalement improuvable ; soit exige, pour être démontrée, une immixtion des pouvoirs publics dans la sphère privée qui est elle-même intolérable.

Selon « Le Monde » daté du 07 août 2010, « un intellectuel proche du président » - il s’agit probablement de l’un de ses conseillers – aurait jugé ces annonces comme suit : « La déchéance de la nationalité, ça va marcher à fond. Même Le Pen n’est jamais allé aussi loin. » Cette dernière phrase est partiellement vraie. Le FN, quant à lui, avait demandé dans son programme électoral 2007 la déchéance de la nationalité française pour tout Français ayant acquis la nationalité depuis dix ans au maximum, définitivement condamné à au moins six mois de prison ferme. Les propositions du ministre de l’Intérieur allaient au-delà de cette idée, dans leur partie applicable aux « polygames de fait », puisque cette situation n’implique pas nécessairement une condamnation à la prison.

Par la suite (et alors que l’opposition parlementaire parlait de « dérive anti-républicaine »), même le ministre « de l’immigration et de l’identité nationale » en exercice - Eric Besson, - a déclaré que cette proposition allait trop loin. Elle le faisait aussi craindre, probablement, que l’on ajoute aux lois existantes des « effets d’annonce »… qui s’avéreront inapplicables devant les juges, offrant ainsi la possibilité à l’extrême droite de crier à la tromperie et de revendiquer encore « des actes ». L’annonce de Brice Hortefeux a dû être finalement retirée. Lors d’une réunion d’arbitrage qui a eu lieu le 06 septembre, Sarkozy a donné raison à Besson contre Hortefeux. La mesure, telle qu’elle sera votée au parlement courant octobre, concernera uniquement les personnes ayant porté atteinte à la vie « d’une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Au-delà de la future disposition législative, qui concernera dans la pratique (a priori) très peu de personnes, c’est le « lien » ainsi créé entre délinquance, immigration et nationalité qui est au cœur du problème politique. Le professeur de droit Guy Carcassonne a bien déclaré, au mois d’août dans le journal « Le Parisien », que la proposition de déchéance de nationalité n’avait pas vraiment de nature juridique, mais était « un tract politique ». C’est le message ainsi transporté qui compte, bien davantage que l’application réelle de la mesure.

 

Critiques internationales

Ce sont les renvois massifs de Roms, vers la Roumanie et la Bulgarie, qui a suscité le plus de réactions internationales. En attendant, la politique française prévoit dores et déjà d’élargir les mécanismes légaux permettant d’expulser des ressortissants de pays de l’Union européenne. La future « Loi Besson » sur l’immigration, censée être adoptée courant octobre 2010, s’est vu ajouter des dispositions permettant d’expulser des ressortissants européens en cas de « charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale » ou d’ « abus de court séjour ». Ce dernier terme se réfère aux multiples aller-retour, permettant de se maintenir sur le territoire français pour une durée respective qui - à chaque fois - ne dépasse pas les trois mois. Tout ressortissant européen bénéficie d’une garantie juridique de pouvoir séjourner dans un autre Etat-membre, pour une durée maximale de trois mois. Au-delà de cette durée, il ou elle doit justifier soit d’un emploi, soit d’un statut d’étudiant. Au-delà de cette durée de trois mois, la ressortissante d’un pays de l’UE n’étant ni salariée ni étudiante est considérée comme se trouvant « en situation irrégulière » ; cependant, l’expulsion d’un citoyen ou d’une citoyenne d’un pays de l’Union n’est juridiquement possible, jusqu’ici, qu’en cas d’atteinte à l’ordre public. Certains des Roms multiplient ainsi les courts séjours, pour ne jamais dépasser les trois mois. C’est ce comportement que la droite au pouvoir veut, désormais, punir en créant la possibilité juridique d’expulser les intéressés ; tout en empêchant leur retour, leurs empreintes digitales étant enregistrées à partir du 1er octobre 2010 dans un fichier baptisé « OSCAR ».

S’agissant de rapatriements forcés de citoyens de l’Union européenne, qui en plus s’effectuent essentiellement sur la base de leur appartenance « ethnique », ces agissements (actuels et futurs) du pouvoir français a rencontré de nombreuses critiques.

La Commission pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations Unies, dans un avis rendu public le 27 août, et le Parlement européen - dans un vote du 09 septembre dernier - ont demandé à Paris de stopper ces expulsions. Le gouvernement turc a par ailleurs, le 15 septembre dernier, donné raison aux critiques exprimées par les instances de l’Union européenne à l’égard de la France. Tout comme l’administration états-unienne de Barack Obama ou encore une partie de la presse américaine, le « New York Times » ayant accusé (dans son numéro 05 août dernier) Nicolas Sarkozy de « xénophobie », de chasse au « Un-french » (au non-français) et de « calcul électoraliste à court terme ».

Maintenant, les autorités françaises ont prévu de se lancer dans un « intense travail d’explication » de leur politique, surtout vis-à-vis des Etats-Unis et des organisations non gouvernementales (ONG). Ainsi l’a rapporté l’Agence France Presse, le 26 septembre dernier.

La campagne contre les Roms doublée de celle contre les « Gens de voyage » - ces derniers étant des citoyens français, alors que les premiers sont (pour la plupart d’entre eux) des ressortissants de l’Union européenne -, avait été déclenchée fin juillet 2010 pour des raisons de politique intérieure française. Il s’agissait entre autres d’allumer un contre-feu contre les conséquences de l’affaire Woerth-Bettencourt pour le gouvernement, et de contrer le mécontentement social grandissant vis-à-vis du recul social en matière de retraites. Aussi a-t-il été clairement affirmé, par exemple par Nicolas Sarkozy cité par le « Canard enchaîné » du 15 septembre, qu’il s’agissait de disputer des électeurs au FN. Mais même si la campagne politique - dont les Roms deviennent les victimes - a été lancée pour des raisons de tactique politique française, elle a pris maintenant des allures de crise internationale.

La Commission de Bruxelles - exécutif de l’Union européenne - a annoncé son intention de lancer une procédure contre la France pour infraction au droit communautaire. Au cas où la France officielle persiste dans sa politique inhumaine à l’égard de cette minorité, discriminée et/ou chassée presque partout en Europe, la Commission demandera à la Cour de justice européenne (CJCE) de condamner l’attitude de Paris. La commissaire européenne Viviane Reding avait publiquement qualifié la politique française de « honte ». Quand Nicolas Sarkozy lui demande en réponse, rapportée par des sénateurs, mercredi 15 septembre, d’accueillir les Roms dans son pays d’origine - le Luxembourg -, il adopte la même logique qu’un représentant de l’extrême droite française, Bruno Gollnisch. Ce dernier avait, le 25 août 2010, exhorté le pape Benoît XVI à recevoir lui-même les Roms « au Vatican » pour les y installer. (Dans un parti qui compte de nombreux ultra-catholiques, cette attaque ne lui avait d’ailleurs pas apporté que des applaudissements… mais aussi suscité quelques critiques, puisqu’elle visait le pape.)

Rhétorique guerrière

Par la suite, un sénateur français appartenant à l’UMP – Philippe Marini – s’est même mis à rêver, le 18 septembre dernier sur Radio France Culture, que le Luxembourg soit rayé de la carte. Le sénateur imaginait ainsi, à voix haute, un entretien « entre Napoléon III et Bismarck », en 1867, où les frontières auraient été fixées de la sorte que le Luxembourg n’existe pas en tant que pays. Ajoutant qu’il préférerait, lui, une telle hypothèse de non-existence du Luxembourg. Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères de ce pays, compara l’homme politique français rêvant de faire disparaître un pays… à Adolf Hitler et Mahmoud Ahmedinedjdad (faisant allusion à ses propos sur Israël). Les députés du Luxembourg ont, le 21 septembre, officiellement exigé des excuses de la part du sénateur. De telles excuses de Philippe Marini n’ont pas été rapportées (en tout cas dans les médias français), mais dès le 20 septembre le premier ministre François Fillon s’était vu contraint de s’excuser lui-même au nom de la France. ..

Soyons heureux, pour tout le moins, que la politique européenne en 2010 ne fonctionne pas tout à la fait de la même manière que celle de l’année 1910. Sinon, le continent serait probablement déjà au bord d’un conflit. Si on ajoute à l’anecdote sur le Luxembourg, la tentative de Nicolas Sarkozy de faire dire à la chancelière allemande ce qu’elle n’avait apparemment pas dit (il prétendait, le 16 septembre au Sommet européen de Bruxelles, qu’Angela Merkel lui aurait dit qu’elle voulait imiter sa politique sur les Roms… aussitôt sèchement démenti par le gouvernement allemand), les motifs d’une guerre entre nations rivales ne manqueraient pas. Au 19e ou encore au début du 20e siècle, ça aurait pu suffire pour déclencher de grosses étincelles.

Aujourd’hui, il s’agit toujours de l’expression d’une politique de la violence. Heureusement celle-ci reste, en tout cas entre pays situés au coeur de l’Europe, de l’ordre du symbolique…

Affrontement européen

Certes, les gouvernements des autres nations européennes ne sont pas tous des brillants exemples d’antiracisme. Loin de là. Si la politique de Nicolas Sarkozy vis-à-vis des Roms a été presqu’unanimement critiquée lors du sommet européen du 16 septembre (seul Silvio Berlusconi, soutenu sur ce point par ses alliés racistes et d’extrême droite de la « Ligue du Nord », volait ouvertement à son secours), cela exprime – dans certains cas – aussi des égoïsmes nationaux. Les pays de l’Europe du Sud-Est, par exemple, se montrent hostile aux retours massifs des Roms..  puisqu’ils ne souhaitent bien souvent, eux-mêmes, pas les voir se réinstaller sur leur territoire. Rappelons que l’émigration des Roms est aussi une conséquence des discriminations et de la misère extrêmes qui les frappent dans ces pays.

D’autres pays européens, aussi, considèrent cette minorité plutôt comme « une charge », mais ne souhaitent pas voir que la France sarkozyste « s’en débarrasse » unilatéralement « au détriment » des autres. Il est vrai que des représentants de la droite française avaient été d’une franchise brutale ; Eric Raoult (député sarkozyste du Raincy), par exemple, affirmant clairement qu’il « préfère voir les Roms aller en Espagne ou en Italie » plutôt qu’en France. Cela ne devrait pas trop plaire aux gouvernements de ces pays voisins ; même si Silvio Berlusconi ne s’en offusque pas, prévoyant lui-même des renvois plus qu’expéditifs de membres de cette minorité. D’autres gouvernements, par contre – quelque peu plus modérés sur ce point – considèrent plutôt que, comme on ne peut pas faire disparaître les Roms, il vaudrait mieux que chaque pays d’ l’Union européenne prenne en charge une partie de « leur intégration », plutôt que de se les refouler sans cesse.

Quant aux institutions européennes, la colère de certain/e/s de leurs représentants – à l’instar de Viviane Reding – est réelle et non feinte. Dès lors que l’on prend au sérieux les principes fondamentaux de la construction européenne, la politique de Sarkozy (ou encore Berlusconi) apparaît clairement en rupture, sur des points centraux.

Après la Seconde guerre mondiale, l’intégration des pays européennes (de l’Ouest) avait commencé à partir des années 1950, au nom d’une promesse de paix entre pays du continent. Certes, cette idée de paix a toujours été très relative, et au service de politiques qui n’étaient pas tout à fait pacifistes : il s’agissait, à la fois, d’amorcer « le choc de la décolonisation » (plusieurs pays européens étant encore des puissances coloniales, qui ne pouvaient plus supporter aussi facilement seuls le coût du maintien de leur domination) et d’endiguer « la menace communiste » à l’Est. Néanmoins, des élites politiques et une partie de la société ont été élevées – pendant deux générations – sous le signe d’une « idée européenne » présentée comme l’antithèse des nationalismes guerriers d’autrefois.

Deuxièmement, la construction européenne a été créée essentiellement autour d’un marché (« commun » puis « unique »), et non pas autour d’un programme politique et social. L’intégration devait se faire par l’économie – capitaliste -, non pas à travers un débat politique portant sur des choix de société. Cependant, pour qu’un marché transnational ou supranational (sur lequel devraient pouvoir librement circuler capitaux, marchandises et main-d’œuvre) puisse fonctionner, il fallait au moins qu’il ne puisse y avoir discrimination entre acteurs économiques « en raison de la nationalité ». C’est ainsi que le droit communautaire européen a développé, au fil des décennies, tout un dispositif juridique de lutte contre les discriminations : d’abord en raison de la nationalité, puis étendu à la discrimination en raison du genre, des origines… S’il existe (pour l’essentiel depuis 2001) une législation anti-discrimination en France, elle est surtout un décalque des législations européennes transposées en droit français.

Le principe de la libre circulation (y compris celle des hommes et des femmes à la recherche d’un travail), et celui de la non-discrimination – notamment en raison de la nationalité, mais aussi de l’appartenance « ethnique » - sont ainsi des points centraux de la « construction européenne ». Au moins en théorie, même si nous savons que sur le plan des discriminations racistes contre les personnes d’origine non-européenne, la pratique en est encore éloignée. (La libre circulation des ressortissants de pays non-européens, n’en parlons même pas : l’Union est en train de se doter des dispositifs destinées à refouler de la façon la plus efficace possible, les migrants extra-communautaires « indésirables »…) 

La politique de Nicolas Sarkozy viole ouvertement ces deux principes du droit européen, pour au moins deux raisons. D’un côté, des ressortissants européens sont clairement ciblés ; et ceci, en plus, en raison de leur appartenance à un groupe ethnique : la minorité des Roms. (Le gouvernement allemand, ici, se débrouille mieux vis-à-vis du droit communautaire. Lui aussi souhaite renvoyer des milliers de Roms, mais de façon plus discrète  après un accord avec le nouveau pouvoir du Kosovo devenu indépendant. Or, le Kosovo n’appartient pas à l’Union européenne – la Roumanie et la Bulgarie, pays de renvois de Roms depuis la France, par contre, en sont membres…) 

De l’autre côté, les personnes concernées font l’objet de renvois collectifs, qui sont contraires au droit international (qui ne tolère que les expulsions individuelles, après examen juridique de chaque cas) et considérés par les instances européennes comme dépourvus des garanties judiciaires minimales nécessaires.

Néanmoins, soucieuse d’éviter l’escalade du conflit après les engueulades du Sommet européen (du 16 septembre), la Commission européenne a baissé d’un cran, désormais, les reproches qu’elle adresse officiellement à la France sarkozyste. Si elle souhaite toujours la poursuivre pour infraction aux traités européens, le motif de poursuite a été changé. Avant le 16 septembre, la Commission de Bruxelles avait voulu poursuivre la France pour « discrimination raciale », reproche très grave. Dorénavant, elle ne poursuivra la France (aux côtés de plusieurs autres pays-membres de l’UE) plus que pour « mauvaise transposition des directives européennes sur la libre circulation » des ressortissants de l’Union. Le reproche avait été très politique ; il est devenu – au moins en apparence – assez technique.

"retours volontaires" et circulaires

La position française officielle consiste à alléguer que les renvois vers la Roumanie et la Bulgarie seraient « des retours volontaires ». Un argument qui ne résiste pas une minute à l’examen. Quand des individus voient la police envahir les lieux où ils habitent dans des campements de fortune - faute de propositions de logement décentes - et détruire tout ce qu’ils possèdent par des bulldozers, au cas où ils ne se plient pas à un retour soi-disant « volontaire », le prétendu volontariat est bien théorique. Quand on distribue aux intéressés des OQTF (Obligations de quitter le territoire français) - des titres juridiques permettant l’éloignement forcé de la personne du territoire national, si elle s’y maintient au-delà d’un mois -, même cette fiction théorique n’est d’ailleurs plus maintenue.

La politique française vient de livrer un triste spectacle concernant la circulaire du ministère de l’Intérieur du 05 août dernier, qui vient d’être remplacée par une autre du 13 septembre 2010. A l’évidence, celle qui avait été adoptée « au cœur de l’été » était ouvertement discriminatoire, dans la mesure où elle demandait aux forces de police de cibler « surtout » l’habitat - plus que précaire - « des Roms » pour en chasser les habitants. Les mesures demandées aux forces de l’ordre ciblaient de façon univoque un groupe défini par ses origines ethniques, ce qui est contraire aux principes du droit français et européen. Les affirmations du ministre de l’immigration, Eric Besson, qui prétend ne pas avoir été « au courant » - alors qu’un membre de son cabinet était convoqué aux réunions préalables - sont pathétiques.

La nouvelle circulaire - adoptée en urgence alors que plusieurs associations et ONG avaient annoncé des recours en Justice pour demander l’annulation du texte daté du 05 août - ne porte plus la mention du groupe ethnique en question. Cependant, si l’emballage change et si les nouvelles formules prêtent moins le flanc aux attaques judicaires, les objectifs restent identiques. Nicolas Sarkozy, cité par le « Canard enchaîné » (du 15 septembre), a résumé parfaitement l’état d’esprit : « Ce n’est pas le fond de la circulaire qui est en cause, mais la forme : il aurait fallu la rédiger autrement. »

 
Perspectives

Pour tous les démocrates, les humanistes et antiracistes, au contraire, c’est bien entendu le fond de cette politique qui pose un problème grave. La protestation dans la société française doit venir se conjuguer avec la pression internationale, afin de faire reculer cette politique ouvertement discriminatoire.

Nous étions environ 150.000 à manifester contre la xénophobie d’Etat et la démagogie sécuritaire, le 04 septembre dernier ; dans 150 villes françaises, petites et grandes. L’opposition à cette politique fut également présente dans les cortèges des syndicats et du mouvement social, ces dernières semaines. Le 23 septembre, à Paris, dans le défilé contre la « réforme » des retraites, on pouvait ainsi voir une très grande pancarte sur laquelle fut écrit : « Nous sommes tous des Roms ! » Aujourd’hui et demain, il faut aller plus loin dans la mobilisation. La défense des victimes de la xénophobie d’Etat, élargie aussi à l’opposition contre la future « Loi Besson » sur l’immigration – contre laquelle des manifestations sont prévues le 16 octobre prochain -, doit se conjuguer avec les mobilisations contre les reculs sociaux  en matière de retraites. Des convergences entre ces luttes sont plus que nécessaires. La politique du pouvoir sarkozyste doit être défaite sur ses deux volets.

 

(source : vigilance et initiative syndicale antifasciste)

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 21:37

 

 

 

http://grenoble.indymedia.org/IMG/jpg/interpellation-roms-lens.jpg

 

 

 

Le 30 juillet dernier, suite à la mort d’un jeune braqueur tué par un flic de la BAC à la Villeneuve, Nicolas Sarkozy a prononcé à Grenoble le discours le plus chargé de racisme et de xénophobie osé par un président français depuis la fin du régime de Vichy. A peu près à la même époque, un membre de la communauté dite des "gens du voyage" avait, lui aussi, été abattu par un gendarme, ce qui a donné lieu à des émeutes dans le village de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher. Ne reculant devant aucun amalgame et, là encore, devant aucune stigmatisation raciste, Sarkozy en a profité pour annoncer une réunion à l’Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms".

Depuis, on assiste en France à une répression tous azimuts des Roms, expulsés de leurs campements de fortune ou de leurs squats, et renvoyés dans leurs pays d’origine. Au 25 août, le gouvernement se vantait d’avoir déjà expulsé, depuis début 2010, 8030 Roms. Pendant ce temps, la résistance s’organise au niveau national, avec la création à Paris d’un collectif contre la xénophobie. A lire également, un commentaire de la CNT 38 sur la xénophobie et les valeurs républicaines.

Dans l’agglomération grenobloise aussi, la répression des Roms s’est durcie cet été. Tandis que la police s’efforce d’expulser à qui-mieux-mieux (voir ici et ), les élus locaux s’agitent et s’empêtrent souvent dans leurs contradictions (lire ici et ).

Le 4 septembre, des manifestations contre la xénophobie d’Etat ont eu lieu un peu partout en France. Voir l’appel à manifester de la FA et le tract des antifascistes grenoblois, et ici, ici et des compte-rendus, parfois critiques, de cette journée de mobilisation à Grenoble.

 

 

 

(source: indymedia grenoble)

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 14:48

 

 

Une réunion, soit disant un pique nique géant (en réalité la nouvelle tentative de Saucisson et Pinard, l'évènement qui devait avoir lieu au coeur de la Goute d'Or à Paris...) pour fêter les 140 ans de la 3e république, officiellement... Officieusement, c'est un apéro Anti-Islam qui a eu lieu ce samedi après-midi, ou tous les fachos les plus courageux de Paris, chacun accompagné de son propre flic, se sont réunis pour...

 

(lire la suite)

 

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 14:41

 

Samedi 4 septembre 2010, un appel lancé par la Ligue des Droits de l'Homme a donné lieu à environ 140 manifestations dans différentes villes de France (et même à l'étranger, notamment à Rome, Londres, Bruxelles...), contre la xénophobie et la politique sécuritaire du gouvernement, mais aussi pour fêter la république (en rappelant l'importance du "nécessaire respect de l'ordre public"...). Quand on ajoute aux relents nationalistes de cette défense de la République le fait que des partis de gauche comme le...

(lire la suite)

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 13:04

 

 

lien vers l'article

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 16:44

Des inscriptions xénophobes et des croix gammées ont été découvertes hier sur le mur d’enceinte du chantier d’une mosquée à Hérouville-saint-Clair, dans la banlieue de Caen.

"Islam hors d’europe", "Ni islam, ni burka" : ce sont les inscriptions découvertes hier sur le mur d’enceinte de la future mosquée d’Hérouville St Clair. Des tags accompagnés de croix gammées, croix celtiques et de coeurs entourant le nom de Charles Martel (qui a repoussé les invasions arabes en 732 à Poitiers).
Selon le parquet de Caen, ces inscriptions ont été réalisées dans la nuit du 13 au 14 juillet

Jusqu’à maintenant ces faits étaient plutôt rares en Normandie et inimaginables à Hérouville St Clair, ville qui regroupe près de 80 communautés différentes.

En mai dernier, déjà, des inscriptions xénophobes et pro-nazi avaient été constatées sur la devanture d’une future boucherie halal à Lisieux, une commune normande de 24.000 habitants, qui compte "très peu" d’immigrés.

 

(source : france info )

Partager cet article
Repost0
20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 13:40

 

 

Samedi 22 mai à 15h les fachos se réuniront à l'angle de la rue Nationale et de la rue Colbert à Tours.

 

L'objet de ce rassemblement est la Gay Pride (dont le défilé commencera à 14h aux Halles) dont ils dénoncent la perversion et de manière générale la menace que cela représente pour la famille (sic).

Un extrait de leur communiqué vaux mieux qu'un long discours :

" Ne laissons pas la rue aux représentants de la décadence et faisons entendre le son de la révolte et de notre détresse en réaction à la Gay Pride qui banalise la perversion et plonge encore plus notre peuple dans l’immoralité.
Venez nombreux, car il est de notre devoir d’Etat de ne pas rester tiède face à ce rendez-vous pervers. Si vous ne le faîtes pas pour vous, faîtes-le pour l’avenir de nos enfants ! "

Appel à venir nombreux à 14h aux Halles

  

Soyons nombreu(x)ses pour clouer le bec à cette bande d'idiots.

 

 

 

Mort aux homophobes / racistes / sexistes

Des baffes dans votre g*****

Partager cet article
Repost0
6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 17:45

 

 

Le Centre-LGBT Paris-Idf et l’Inter-LGBT viennent d’apprendre le gel de l’autorisation de la Marche des Fiertés à Vilnius par le juge de la Cour administrative régionale. Cette démarche est motivée par la crainte que la sécurité des participant-e-s ne puisse être garantie. Les autorités ont annoncé qu’elles avaient connaissance de l’intention de nombreux groupes extrémistes de s’opposer aux manifestants.

 

La Lituanie Gay League et l’Association des jeunes LGBT ont déposé une plainte contre le procureur général en l’accusant de pratiques illégales et discriminatoires. La Présidente de la République de Lituanie, Dalia Grybauskaité, a déjà réagi en critiquant publiquement la décision du juge, en disant qu’elle est stupéfaite par le manque de communication entre les différents organismes sur l’évaluation des risques pour la Marche des fiertés, tout en soulignant que la police était prête à en assurer la sécurité. Elle a rappelé que la Constitution lituanienne garantit le droit de manifester pacifiquement.

 

Comme chaque année, l’ILGA-Europe, comme d’autres grandes organisations internationales, a décidé d’apporter son soutien aux LGBT qui vivent dans cette région. ILGA-Europe, l’Intergroupe sur les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) du Parlement Européen, Amnesty International et l’Inter-LGBT ont invité les autorités lituaniennes à veiller au respect du droit fondamental de se réunir pacifiquement et à assurer une protection efficace aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Les membres des exécutifs de chacune de ces associations se rendront donc sur place pour défiler ce samedi 8 mai.

 

Les autorités ne peuvent se laisser ainsi menacer par des groupuscules extrémistes et homophobes ; il est de leur devoir d’assurer la protection des manifestant-e-s qui ne font qu’exercer leurs droits et libertés, confirmés par la résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ce 29 avril qui exige aux États membres d’« assurer le respect des droits fondamentaux des personnes LGBT, notamment la liberté d’expression, de réunion et d’association, conformément aux normes internationales en matière de droits de l’homme ».

 

Nos associations demandent aux autorités françaises de manifester leur soutien à la liberté de rassemblement et de manifestation des personnes LGBT partout en Europe et à leur sécurité. Elles leur demandent également d’œuvrer pour la sécurité de leurs ressortissants lors de ces événements, notamment en s’en assurant auprès des autorités locales. Nous attendons également de toutes les associations, groupes ou partis politiques qui se sentent concernés par la lutte contre les discriminations et les violences à l’égard des personnes LGBT de manifester leur soutien à cette emblématique Baltic Pride.

 

Le 8 mai 2009, à quelques jours de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, il est toujours nécessaire de se mobiliser dans les pays où il est encore difficile de vivre en plein jour son orientation sexuelle ou son identité de genre et revendiquer le respect des droits et des libertés.

 

http://www.inter-lgbt.org/

Partager cet article
Repost0
19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 01:03

Sur le site des identitaires Lyonnais, dans un article intitulé : " Fier d'être Lyonnais! " ca parle de football.

 

voici un extrait de commentaires :

 

 

"Trés bon match, avec beaucoup de stresse tous au long de la deuxieme mi-temps. Demi-final historique …

Rouge et bleu sont nos couleurs, et lyonnais est notre coeur [...] Allez les gones !! "

 

"J’ai du mal à comprendre comment vous pouvez supporter une équipe composée d’une majorité de CPFs et la désigner comme vous représentant. Est-ce que vous supportez aussi l’équipe de France ??!…

A Clermont-Ferrand nous avons cet avantage d’avoir une forte équipe de rugby, sport encore relativement préservé."

 

REPONSE :

 

"Effectivement, tu as raison, beaucoup de joueurs n’ont rien de lyonnais, de français ou même certain d’européen, mais un club local reste un facteur d’identité important, il y a un vrai lyonnais (Gonalons)..ect.
Pour l’équipe de France c’est encore un autre niveau…"

 

REMARQUE :

 

Ils se contredisent et ce dernier reconnait "qu'un club local reste un facteur d'identité important". Donc apparement, le fait qu'il y'est des étrangers dans un club FRANCAIS ne le derange, du moment qu'il joue pour SON club.

Enfin, pendant qu'il cause de toutes ces conneries, ils font pas chier les gens qui aspirent à un monde solidaire et sans fontieres.

 

Non seulement ils n'ont aucun fond politique, mais en plus ils sont incoherents dans leurs propos.

 

 

decidement ces identitaires quelle blague!!

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 14:54

 

 

Quand l’Europe va jusqu’à censurer des cinéastes africains

Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création

Dieudo Hamadi et Divita Wa Lusala, réalisateurs congolais du film Dames en attente, n’ont pu être présents au festival Cinéma du réel qui avait sélectionné leur film. Cette absence est due à la non-obtention de leurs visas pour la France.

Ils ont obtenu la bourse Pierre et Yolande Perrault, et n’ont pu venir la chercher. C’est un mépris très grand et une humiliation profonde pour ces artistes congolais, alors que tous les réalisateurs du monde entier invités pour accompagner leur film étaient présents.

Les organisateurs du festival Cinéma du réel n’ont reçu aucune réponse à un dossier de demande de visa, pourtant présentée en temps et en heure et avec toutes les pièces requises à l’ambassade de Belgique à Kinshasa (en effet, un ressortissant congolais qui désire se rendre en France pour un court séjour doit en faire la demande… à l’ambassade de Belgique).

L’Observatoire de la liberté de création se joint au festival Cinéma du réel et déplore l’attitude de la Belgique et de la France. Ces deux pays ne font que suivre l’Allemagne, qui s’est illustrée dans la même veine il y a quelques mois.

Quel bel exemple de démocratie l’Europe offre là à la République démocratique du Congo !

 

(source : indymedia paris)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : offensive libertaire
  • : Actualités du mouvement anarchiste et antifasciste Bisontin. Infos sur les luttes sociales en France et dans le monde. Bonne visite à toi
  • Contact